Les récifs coralliens

Tout est une question de définitions. Voici quelques éclaircissements :

Qu’est-ce qu’un récif corallien ?
Un récif corallien est un récif constitué d’une structure biologique essentiellement fabriquée par des organismes marins, appelés « coraux« .

Qu’est-ce qu’un récif ?
Un récif est tout objet qui affleure la surface de l’eau et qui est donc dangereux pour la navigation.

Qu’est-ce qu’un corail ?
Un corail est une colonie de petits animaux (appelés « polypes« ), formant et liant entre eux un abondant squelette en calcaire grâce à la présence dans leurs tisssus d’algues microscopiques (appelées « zooxanthelles« ).

Qù trouve-t-on des récifs coralliens dans le monde ?
Les récifs coralliens se rencontrent sous les latitudes intertropicales puisque les coraux constructeurs de récifs ont besoin d’eaux chaudes dont la température moyenne annuelle dépasse 21°C. D’après la bibliographie, les récifs coralliens sont présents dans plus de 100 pays. Ils couvrent une surface équivalente à celle de la France, soit environ 600 000 km2 dans le monde.

Comment fonctionne un récif corallien ?
Les coraux poussent jusque sous la surface de l’eau, au point de construire une zone bloquant les vagues venant de l’océan (appelé « la barrière de corail« ). Le déferlement des vagues provoque le brassage des eaux océaniques et un fort courant au niveau de cette barrière. Cette zone corallienne de fort hydrodynamisme est appelée « le platier corallien externe« .

Malgré tout, l’eau rentre dans le récif et se dirige en direction de la plage, créant ainsi un courant d’eau oxygénée et favorable à la croissance des coraux (cette zone est appelée « le platier corallien interne »). Ce courant entraîne les fragments d’organismes calcaires vers le bord, au niveau de la « dépression d’arrière récif« . Cette zone est aussi appelée « le lagon« . En s’accumulant sur le littoral, ces fragments fabriquent « la plage de sable corallien« , d’un joli blanc calcaire.

 Recif

Arrivée en bord de plage, l’eau longe le sable puisqu’elle est attirée par une trouée naturelle dans la barrière de corail. Cette zone absente de coraux est provoquée par l’arrivée d’eau douce d’une rivière (cette trouée est appelée « la passe du récif« ), ne permettant pas la croissance des coraux.

Ce flux d’eau est éjecté à l’extérieur de la barrière de corail, entraînant avec lui les oeufs des poissons par exemple et également les ovules des coraux (émis lors d’un phénomène important appelé « la ponte des coraux« ).

Cette masse d’eau va alors se diluer dans les eaux côtières en partant vers le large. Elle peut aussi longer la zone corallienne au delà de la barrière (appelée « pente externe du récif« ) puis réintégrer en partie le récif corallien en passant à nouveau au-dessus de la barrière de corail. Le cycle hydrologique du récif corallien est ainsi bouclé.

Pourquoi les récifs coralliens sont-ils importants ?
L’abondante quantité de coraux permet la présence d’un très grand nombre d’abris pour les organismes. Pouvant se cacher dans la matrice corallienne, ils peuvent alors se différencier et devenir de nouvelles espèces au cours du temps géologique par la sélection des espèces. Pour ces raisons, les récifs coralliens sont le siège de la plus grande biodiversité marine dans le monde, à l’instar des forêts équatoriales, siège de la biodiversité terrestre.

Par son fonctionnement, la barrière de corail arrête la houle venant du large. Ainsi, elle protège le littoral de l’érosion causée par les vagues, notamment lors des passages de cyclones (fréquents dans ces zones tropicales) ou de petits tsunamis.

Quelques informations sur les récifs coralliens à La Réunion
Etalés sur 25 km du littoral Ouest, ils représentent seulement 8% de la circonférence de l’île. Ils sont âgés de 8500 ans, avec une largeur maximale de 500 m jusqu’à la barrière de corail. Leur profondeur est faible, un mètre en moyenne dans la zone située entre la barrière et la plage.

Les récifs abritent à eux seuls notamment plus de 150 espèces de coraux, 2000 espèces de mollusques et 900 espèces de poissons. Des cétacés (4 espèces) sont également rencontrées dans les eaux récifales de la pente externe. Les dauphins et quelques espèces de poissons pélagiques s ‘alimentent en partie de poissons et céphalopodes (poulpes et calmars) du récif.

Pour protéger les récifs de la dégradation avancée par la pression humaine locale, une réserve naturelle marine a été mise en place depuis 2007. Cinq zones de sanctuaire sont réparties entre l’Ermitage-les-Bains et l’Etang Salé-les-Bains.

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